Les 5 règles à suivre pour un repas parfait

5 conseils pour un repas parfait

Un mauvais repas est plus qu’une expérience gustative déplaisante. C’est une négation de l’un des plus grands plaisirs de l’existence – une occasion ratée de raffiner nos palais, d’en apprendre davantage sur le monde et de pouvoir partager cette expérience si gratifiante. Théoriquement, dans tous les quartiers, il y a toujours des restaurants qui sont en mesure d’offrir ce plaisir ultime. Mais, en pratique, on ne réussit pas toujours à les trouver. Comment dénicher  les perles rares? Comment faire les bons choix qui garantiront le repas parfait?

En appliquant les 6 conseils suivants, vous devriez maximiser vos chances de tomber à tous coups sur un bon repas. Plus souvent qu’autrement, les meilleurs restaurants ne sont pas les plus chers. 

1) Dans les restaurants les plus chics, commandez ce qui a l’air le moins appétissant

La logique est simple. Les menus des grands restaurants sont habituellement élaborés avec beaucoup de soins. Chaque item sur la carte a sa raison d’être. Si la description semble particulièrement étrange, c’est que le plat est probablement particulièrement bon. En contrepartie, les plats plus familiers risquent d’être en deçà de la qualité générale du restaurant. Certains items peuvent se retrouver sur le menu par demande populaire et non, parce que le Chef les cuisine avec talent. En somme, commandez l’insolite et vous obtiendrez sûrement quelque chose de beaucoup plus intéressant.

2) Sortez de la ville et n’ayez crainte des centres d’achats

Pour les restaurateurs, le  loyer est un coût fixe qui doit être acquitté chaque mois, peu importe le nombre de clients reçus ou le prix des denrées. Les établissements qui paient peu de loyer peuvent donc  se permettre de nouvelles expérimentations sans courir le risque de faire faillite, si cela ne fonctionne pas par la suite. Les cas de Yuki Ramen et Grunman’78 en sont de bons exemples, nichés dans l’aire de restauration du Faubourg Ste-Catherine.

Avec la hausse du prix de l’immobilier, les petits boui-bouis à saveurs ethniques ont tendance à se déplacer en périphérie des villes ou des quartiers embourgeoisés. Brossard en est un exemple. Le même phénomène est observé dans le milieu des galeries d’art, des bars ou des clubs plus alternatifs (Mile-Ex, Saint-Henri, Rosemont, bientôt Parc-Extension). Même si certains considèrent la banlieue comme un sordide désert culturel, elle vaut la peine d’être explorée. Personnellement, j’éprouve un malin plaisir à arpenter les étalages du gigantesque supermarché Kim Phat à Brossard, presque une banlieue en soi. Des tas de chinoiseries, légumes insolites et fruits curieux, poissons tropicaux et crustacés en aquarium, une collection de riz, une myriade de sauces abracadabrantes  bref, tout sauf de l’ennui.

Autre critère important : plus le nombre de restaurants servant la même cuisine est élevé dans une région donnée, plus les chances sont bonnes de bien manger. Quand la compétition est forte, on ne s’assoit par sur ses lauriers. En contrepartie, méfiez-vous des restaurants solitaires. Une ville qui n’affiche qu’un restaurant chinois, n’a probablement pas de restaurant « chinois » en réalité.

3) Le street food  (bouffe de rue) est votre ami

Le camion de nourriture est bien entendu l’ultime incarnation du loyer abordable, pour faire suite à ce que nous disions plus haut. La ville de Montréal est d’ailleurs en train d’étudier la question pour promulguer une nouvelle loi d’ici septembre, qui nous l’espérons, sera favorable à la réintroduction harmonieuse du streetfood à Montréal.

Exit le bretzel qui fait grincer les dents et le gros « not-dog » graisseux, le streetfood 2012 a maintenant beaucoup plus de panache et de personnalités. Désormais, les camions offrent de la crème-glacée artisanale à Brooklyn, d’authentiques tacos mexicains à Manhattan, des banh mi (sandwich viet), de la cuisine fusion coréen/latine à Los Angeles, des saucisses-maison ou encore des dim sum. Le Nouveau Palais servira de savoureux sandwich italian beef dans un camion cet été.

Vous allez voir… La prochaine révolution gastronomique sera mobile et s’appuiera sur les médias sociaux pour vendre sa salade.  Montréal a déjà fait deux pas vers le futur. Le premier, en créant un groupe facebook intitulé : POUR la bouffe de rue à Montréal. Le deuxième, en instaurant « Les 1ers Vendredis », présentés par Grunman’78, le gourou du tacos réinventé. Tous les premiers vendredis du mois, des camions et remorques transformés en cuisines mobiles se retrouvent au Parc Olympique pour servir leurs spécialités. Prochain rendez-vous le 6 juillet. Et sans oublier le Müvbox, cette cantine contenue dans un conteneur qui sert du homard des îles dans le Vieux-Montréal.

4) Posez des questions

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Même si vous avez mémorisé le contenu de tous les guides de restaurants et de toutes les recettes, cela ne vous garantira pas de trouver le meilleur restaurant. N’hésitez pas à demander des suggestions  aux gens du coin, mais sachez poser la question avec discernement :

  •  Trouvez un foodie et fier de l’être, un peu comme La bouche pleine
  • Demandez à des gens âgés entre 35 et 55 ans, car cette tranche d’âge mange généralement plus souvent au restaurant
  • Recherchez quelqu’un de prospère ou de classe-moyenne, mais pas nécessairement très riche
  • Privilégiez les gens qui ont une profession mobile, donc plus enclin à manger à l’extérieur et à développer un sens critique par rapport à la cuisine.
  • Pour trouver un restaurant de quartier pas cher, demandez à un pompier ou à un chauffeur de taxi
  • Lorsque vous posez la question, faites confiance à la personne dont les yeux s’allument comme des phares d’excitation. Ignorez les réponses de toute personne qui ne manifeste pas le même enthousiasme ou qui répond : « ça dépend des goûts ».  Celle-là me donne une poussée d’urticaire instantanée.

Si vous effectuez votre recherche via Google, évitez les mots-clés génériques tels « meilleurs restaurants à Montréal ». Allez-y avec des mots clés spécifiques qui vous dirigeront vers des sites gérés par de vrais foodies  : « meilleur restaurant indien à Montréal », même si vous ne cherchez pas de restaurants indiens, « meilleurs tacos de Montréal »

5) Méfiez-vous des restaurants « jet-set »

Plusieurs restaurants, particulièrement dans les centres-villes, attirent la clientèle en misant sur la création d’une scène sociale pour boire et faire de belles rencontres. Dites-vous que ce n’est bien souvent pas la qualité de la cuisine qui a fondé leur popularité. Puisque ces établissements se doivent de maintenir une belle image, le menu présentera généralement une cuisine acceptable de type fusion à prix astronomiques, sous l’égide d’un Chef connu ou mi-connu qui sera toujours absent. Pensons au Laurier BBQ, par exemple, dont l’administration s’est départie de Gordon Ramsay, car il ne s’est jamais présenté.

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Si vous prévoyez aller dans ces restaurants, allez-y dans leurs premiers mois d’opérations. Le chef, et sa cohorte de délégués compétents, seront sur place pour s’assurer que tout roule comme sur des roulettes, afin que le restaurant reçoive de bonnes critiques de la part des journalistes et des blogueurs.  Et puisque le Chef est connu, fortes sont les chances que ces articles paraîtront rapidement. Le buzz médiatique créera de l’affluence, attirera des vedettes, des touristes et marquera le déclin de la cuisine.

Selon vous, quelles sont les astuces à suivre pour un repas parfait?

*Merci à David de m’avoir transmis cet article qui fut la source d’inspiration pour la rédaction de ce billet.

Illustration (en ordre) : Leif Parsons, New Yorker, Maira Kalman

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